Jadis, enfants que nous étions, nous jouions au ballon, aux billes, à la toupie, aux mariés… Nous jouions aussi à cache-cache. Les filles jouaient au carré, à la corde et se livraient aussi au jeu des cinq pierres… les enfants de nos jours ont un seul jeu : la tablette.
Nabil, père de deux enfants âgés de 13 et 15 ans, se lamente souvent de cette fameuse tablette électronique, dont ses enfants ne peuvent se détacher et à laquelle ils restent «scotchés» pendant plusieurs heures, même le soir et durant les heures sacrées du sommeil !
Cette tablette est toujours présente; elle les accompagne là où ils se trouvent : bien rangée dans le cartable ou dissimulée sous l’oreiller.
Nabil n’est pas le seul parent qui se lamente de cette situation; plusieurs parents se trouvent dans le même cas; leur inquiétude est justifiée, car, sur le plan sanitaire, l’usage abusif de cette ardoise magique est néfaste pour l’organisme de l’enfant, tant sur le plan physique que mental.
La situation est bien cocasse, la majorité des parents n’ont pas trouvé le moyen d’empêcher leur progéniture d’être dépendante de ce jeu. «J’hésite entre l’usage de la force et la bonne communication avec mon fils», nous confie Nabil, qui poursuit: «J’ai essayé tous les moyens… Mon fils n’arrive guère à se libérer de sa tablette qui l’empêche de dormir».
A côté de la tablette électronique, se joint le smartphone qui ouvre à l’enfant tout un horizon de loisirs et de distractions visuelles.
Attention, danger !
L’abus de ce jeu électronique a malheureusement des revers néfastes: sur le plan de la santé physique, l’enfant dort mal, voire pas du tout. Il ne jouit pas d’un sommeil profond, puisqu’il veille continuellement, tapotant sans relâche, les touches de sa tablette. Sur le plan éducationnel, l’enfant, qui est au début de sa scolarisation, bâcle ses devoirs et ses révisions, ce qui se répercute sur le plan intellectuel. Sur le plan mental, cette dépendance agit négativement sur le cerveau de l’enfant, qui se sent de plus en plus prisonnier de cette machine, dont l’usage continu risque d’anéantir, à la longue, ses pensées juvéniles pour le faire accéder, avant terme, au monde des adultes.
Les enfants d’aujourd’hui sont des adultes prématurés; leurs idées, ainsi que leurs facultés mentales sont altérées par des données exogènes nuisibles à leur mode de penser…
Le risque de dépression
Une étude récente a montré que plusieurs malades internés dans l’hôpital psychiatrique Razi sont des adolescents qui souffrent d’une dépression liée à l’addiction aux appareils mobiles, une maladie qui sévit chez les jeunes mordus de ce nouveau mode de communication.
Les enfants fragiles sur le plan mental attrapent vite le virus de l’addiction lié à la dépendance et l’usage abusif de la tablette et du smartphone. Les plus complexés attrapent facilement le virus parce qu’ils n’arrivent pas à imiter les autres (amis via Facebook ou Instagram) qui envoient à tous moments des photos et vidéos exhibant leur train de vie dans divers hôtels et restaurants de luxe.
En effet, tout est parachevé et bien filmé dans ces vidéos et clichés, les voyages, les soirées de noces, les randonnés dans des sites de rêve, etc.
Les adolescents et les enfants démunis et privés de ce type de loisirs se contentent de voir les autres, ils se sentent comme défavorisés et ne font que visionner passivement ces photos et vidéos des autres.
Ne pouvant accéder à cette vie luxueuse, ils se sentent prisonniers, car ils ne peuvent se permettre d’atteindre ce niveau ou aspirer au mode de vie de leurs semblables.
Gravement complexés, ces malheureux gamins se recroquevillent chez eux… et à la longue, ils dépriment.
Limiter les dégâts
Il s’avère que le danger imminent lié à ce jeu d’enfant, ce jeu magique, est bien grave. Aux parents avertis d’éviter d’acheter des tablettes à leurs enfants encore à bas âge.Monia, mère de deux enfants, une fille (16 ans) et un garçon (14 ans), a trouvé l’astuce en les inscrivant dans un club de sport. «Le domaine sportif est vaste. Il y a le tennis, la natation, le football, le handball… C’est à l’enfant de choisir la discipline qu’il veut pratiquer». Pour Monia, la pratique du sport redonne à l’enfant sa vivacité, sa morphologie et son équilibre mental.La filière culturelle est aussi hautement recommandée, le théâtre, la musique, la peinture ,l’art d’une façon générale sans oublier la lecture des romans sont autant d’atouts précieux afin d’éloigner l’enfant de cette addiction, qui n’est autre que l’usage abusif des jeux électroniques.